L’indigène suscite dans nos mémoires l’existence, souvent révolue, d’un peuple premier n’ayant laissé que peu de traces sur son biotope. Le terme évoque une antériorité locale, en quelques sorte une histoire avant l’histoire, au pouvoir fantasmagorique fort. Ce territoire oublié, non cartographié, reste à explorer. Cette fiction photographique propose de ressusciter le sauvage qui sommeille sous les couches de notre passé et de le confronter à la modernité et au réel qu’elle produit.

Quel regard un autochtone porterait-il sur notre monde ? À travers ce prisme, se dessine une vision prospective issue de cette coexistence temporelle. Les éléments de réel choisis, se discernent comme des artefacts formels dont l’usage ou le sens commun ne suffisent plus. Ils sont investis par nos imaginaires collectifs. Ils initient une sorte de processus archéologique sur le présent en cherchant à élaborer des prophéties face aux enjeux socio-écologiques. Notre rapport au monde change inexorablement, demain peut-être, les astres seront devenus les faubourgs de notre civilisation et nous serons redevenus les indigènes de nos territoires.