Ce qu’on dit souvent du travail de Virginie Rebetez, c’est qu’elle « fait parler les morts ». Depuis une quinzaine d’années, elle pénètre dans l’espace que crée l’absence pour créer des traces et empreintes de ce qui n’est plus là, en défiant le médium photographique à travers de nouvelles formes narratives. Elle tourne inlassablement autour de la question de la mémoire, de la disparition, de la mort et des différents niveaux de réalité qui s’imbriquent dans les mondes de l’entre-deux: entre l’ici et l’au-delà, le souvenir et l’oubli, les vivants et les disparus. Pour chacun de ses portraits en creux et loin de tout voyeurisme macabre, elle enquête, récolte, recueille, assemble et construit avec des documents d’archives, albums de photos, objets personnels, documents de police ou même traces et indices fantomatiques, des narrations photographiques aussi fortes que subtiles, aussi émouvantes que poétiques.
Virginie Rebetez a reçu de multiples bourses et prix culturels, tels que le Prix Irène Reymond (2021), la Bourse suisse des arts plastiques (2019), l’Enquête photographique fribourgeoise (2018), la Bourse de la Fondation Leenards (2014) et les Swiss Design Awards (2014). Elle a également participé à plusieurs programmes de résidence d’artistes organisés par Pro Helvetia à Johannesburg (2013), au Caire (2016) et par le canton de Vaud à New York (2014). Elle a publié trois livres : Out of the Blue en 2016, Malleus Maleficarum en 2018, tous deux récompensés, ainsi que La Levée des Corps en 2024. Son travail fait partie de nombreuses collections publiques et privées.